Calais _ Place d’Armes _ Sculpture du Couple de Gaulle © Fondation de GaulleCalais _ Place d’Armes _ Sculpture du Couple de Gaulle © Fondation de Gaulle
©Calais, Place d’Armes, Sculpture du Couple de Gaulle |Fondation de Gaulle

Calais et de Gaulle

Un indéfectible attachement

Sur la place d’Armes de Calais, à l’ombre de la haute tour de Guet, vestige du Calais ancien, se dresse une statue originale qui représente le général de Gaulle en promeneur au bras de son épouse Yvonne Vendroux.

Cette sculpture, oeuvre d’Élisabeth Cibot s’inspire d’une visite du couple présidentiel en 1959 et montre à quel point la relation entre le général de Gaulle et Calais fut unique et si particulière.

Calais. Hotel de Ville et son parvis.Calais. Hotel de Ville et son parvis.
©Calais. Hotel de Ville et son parvis.|FREDERIK ASTIER

Un aperçu en image

Elle le fut avant toute chose car elle est la ville natale d’Yvonne, son épouse et son soutien, fort dans les instants tragiques et les traversées du désert, autant qu’effacé sous les ors de la République.

Sur les pas du Général de Gaulle

sur la côte d'Opale



La famille Vendroux est une vieille famille calaisienne, d’origine néerlandaise, le nom van Droeg est devenu Vendroux. Les deux familles ont comme autre point commun, note Marc Fosseux d’être des familles patriotes et très catholiques. Lorsqu’Yvonne naît à Calais le 25 mai 1900, les auspices du grand destin de son mari sont déjà là et elle reçoit pour son baptême, comme un clin d’oeil de l’histoire, le voile en point d’Angleterre donné à un de ses ancêtres Leveux, maire de Calais, par Marie Stuart de passage dans la ville.

Fille de la bourgeoisie catholique calaisienne, elle passe son enfance dans la maison familiale de la rue Leveux (encore un ancêtre, maire durant la Révolution), puis elle étudie au pensionnat Notre-Dame de Calais et finit par rencontrer en octobre 1920 un jeune officier de retour de Pologne qui l’invite au bal de Saint-Cyr : Charles de Gaulle. Ce sera lui ou personne proclame-t-elle à ses parents et tout va alors très vite.

Fiancés le 11 novembre 1920, ils se marient le 7 avril 1921 sous les voûtes de l’église Notre-Dame de Calais qui, témoin de l’histoire, rappelle tant les grands édifices gothiques anglais.
Il n’en n’aurait pas fallu beaucoup plus pour attacher Charles de Gaulle à Calais, mais il y a aussi une véritable histoire d’amitié avec le frère aîné d’Yvonne, Jacques Vendroux qui fut député du Pas-de-Calais, puis maire en 1945, et de 1959 à 1969. PDG de la biscuiterie familiale, il s’attacha très tôt à son beau-frère avec qui il développa une relation privilégiée. Les allemands ne s’y trompèrent pas et connaissant ses liens avec de Gaulle, l’internèrent en 1940 dans un oflag de Silésie. À peine libéré, il s’engagea dans la Résistance aux côtés de son beau-frère et fut son relais fidèle dans le Nord-Pas-de-Calais.

À la Libération, lors d’un voyage triomphal à Calais, et face aux acclamations, Charles de Gaulle lui lança en boutade « vous devriez vous lancer en politique, les Calaisiens vous aiment bien ».

Lors de ce voyage, le 12 août 1945 la ville martyrisée panse encore ses blessures de guerre, mais 35 000 personnes sont venues pour acclamer le général. Nord Littoral écrit :
Nous allons mieux connaître l’homme qui le 18 juin 1940 éleva […] cette voix providentielle.

Le général triomphant descend le boulevard Jacquart entouré de la même façon qu’il avait descendu les Champs-Élysées lors de la Libération de Paris. D’ailleurs on a dressé autour du boulevard 12 arcs de triomphe qui portent les noms des principales villes du Calaisis.
Le général reviendra de nombreuses fois en privé, madame de Gaulle étant très attachée à sa ville natale (la plupart de ses dames de compagnie sont du Calaisis), mais il fera deux autres visites officielles : le 24 septembre 1959 et le 25 avril 1966.
En 1959, accompagné de son épouse il se rend devant les ruines de l’église Notre-Dame où il s’est marié. C’est d’ailleurs grâce à l’insistance d’Yvonne que l’église fut restaurée.

Sa femme Yvonne, originaire de Calais, passe également ses vacances à Wimereux. Voici ce qu’elle écrit à son frère alors qu’elle est tombée sous le charme de celui qui deviendra son époux : « Figure-toi qu’il a passé plusieurs fois ses vacances à Wimereux […] et coïncidence curieuse – le monde est vraiment petit – il allait souvent jouer au château de Fouquetone où il rencontrait nos amis intimes de la famille Legrand. »

Après son mariage, Charles de Gaulle va deux ans de suite passer ses vacances à Wissant, à la villa Antoinette d’abord, puis à la villa Wissantaise ensuite. Les Vendroux louent une villa non loin ce qui contribuera à rapprocher le général de Gaulle et son beau-frère Jacques Vendroux. C’est là qu’inspiré par le paysage, il écrivit une grande partie de son premier ouvrage : Le fil de l’Épée. « J’ai toujours aimé l’immensité de la mer… confie-t-il, Il me semble que ma pensée se développe mieux quand mon horizon n’est pas bouché ! ».

Jusqu’à la fin de sa vie, lors de chacun des séjours familiaux à Calais, Charles de Gaulle ira marcher sur les plages entre Sangatte et le Cap Blanc-Nez, entre Wissant et le Cap Gris-Nez.

Aujourd’hui une plaque commémore le mariage des époux de Gaulle et cette phrase tirée des Mémoires d’espoir éclaire sur le rôle de cette infatigable calaisienne :

pour nous Yvonne sans qui rien ne se serait fait

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