Une paix signée
Si la paix a été signée dans la région, la victoire s’est aussi gagnée sur cette terre des Hauts-de-France. En effet, en août 1918, les dernières offensives allemandes dans l’Aisne et dans la Somme se sont soldées par un échec et le 8 août, Foch qui vient d’être nommé Maréchal, lance la contre-offensive des 100 jours qui part d’Amiens et ne s’arrêtera plus jusqu’à la victoire finale. Les Allemands comprennent que la guerre est perdue et cherchent à obtenir l’Armistice. Les alliés qui tablaient sur une victoire au printemps 1919 se retrouvent pris de court par l’effondrement allemand et préparent à la hâte un traité qui est finalisé le 4 novembre. L’Armistice qui met fin à 1 561 jours de combats impliquant les 5 continents ne méritait-il pas davantage d’éclat ? Pour comprendre le choix de cette discrète clairière en forêt, il faut interroger l’histoire : le Maréchal Foch veut épargner une humiliation publique aux plénipotentiaires Allemands pour que la paix signée n’aiguise pas d’esprit de revanche et soit la plus durable possible.
L’Armistice sera donc signé dans le PC itinérant de Foch, un train dont le wagon-restaurant a été transformé en bureau, convoyé « dans un lieu qui assurera le calme, le silence et le respect de l’adversaire » : il s’agit en effet d’un train luxueux aux wagons capitonnés vert et or, celui qui transportait Napoléon III et l’impératrice Eugénie lorsqu’ils venaient à Compiègne.