Mare a Goriaux dans la foret de Raismes Saint Amand WallersMare a Goriaux dans la foret de Raismes Saint Amand Wallers
©Mare a Goriaux dans la foret de Raismes Saint Amand Wallers|Sebastien JARRY

Le voyage ? Un face à face avec nous-même qui nous transforme

Voici que notre esprit papillonne à l’énoncé du mot voyage et nous nous surprenons à le rêver, à l’imaginer. Parce que « La pratique du voyage est devenue un standard culturel », nous dit le sociologue-anthopologue Jean-Didier Urbain et d’ajouter « Nous aimons les voyages parce qu’ils nous désinhibent ».

Qu’est-ce donc que le voyage en effet si ce n’est de se libérer de notre train-train et de s’exposer à l’inconnu ? Ce fameux lâcher-prise qui nous chamboule et nous fait grandir au point de devenir « l’autre » plus spontané, plus confiant en la vie et in fine plus heureux… Si le goût du voyage nous mène au Nirvana, s’offrir çà et là quelques parenthèses pour s’extraire du quotidien maximiserait donc grandement notre bien-être. A nous donc le filon des escapades faciles parce que proches, de ces weekends qui nous dépaysent parce qu’ils nous reconnectent à ce qui est essentiel pour nous, mais que nous zappons à longueur de semaine : notre tempo, notre tribu, et autour de nous, les valeurs humaines portées par « des gens qui aiment les gens ». Envie de se réconcilier avec votre moi et avec le monde ? Direction la forêt, le musée, le panorama ou le concert le plus proche. Ou les 4 !

Les bienfaits du voyage : se perdre pour mieux se retrouver

Fatigué, pressuré, on a parfois l’impression de ressembler à un zombie, « à côté de nous-mêmes ». C’est qu’il est temps de prendre la poudre d’escampette ! A deux, avec les enfants ou une horde d’amis, allons-nous ressourcer ailleurs, y goûter l’herbe plus fraîche, plus verte, … et redécouvrir le goût des belles et bonnes choses dans un lieu apaisant. Quelques kilomètres suffisent à nous faire revenir à la source de nos vraies valeurs, à notre « moi » intrinsèque qui parfois s’égare dans la gestion d’un quotidien chargé. Il s’agit ici de le ré-enchanter en prenant le temps de nous égarer pour mieux nous retrouver… de réaliser en quelque sorte notre propre réinitialisation psychique. Parce qu’en revenant nous ne serons plus les mêmes ! Forts de nos nouvelles expériences vécues, des découvertes de nos sens aux aguets, nous nous mettons à réfléchir différemment et nous nous découvrons des qualités, des passions jusqu’alors insoupçonnées. Voilà que notre œil s’ouvre un peu plus, le regard que nous portons sur nous change, de même que notre vision des autres et du monde alentour ; d’un pas tranquille et plus confiant nous aborderons autrement notre environnement familier, nous aborderons aussi plus joyeusement le lundi matin.

Allons donc piocher côté Hauts-de-France ce petit goût d’ailleurs tout-près-de-chez-nous qui va ré-enchanter notre quotidien. Il en va de notre bonne humeur !

On croit qu’on va faire un beau voyage, mais bientôt c’est le voyage qui nous fait

 

Nicolas Bouvier, L’Usage du monde.

Plonger dans la forêt la plus proche pour se reconnecter à soi

 

 

A quelques minutes du château de Compiègne, le Festival des Forêts est une alchimie réussie entre villages-clairières et forêt majestueuse. On y vit depuis près de trente ans des évènements musicaux privilégiés où des concertistes de haute volée aubadent sous les arbres. Aujourd’hui s’y joignent sophrologue et naturopathe pour que la communion soit totale et la dopamine décuplée sous les frondaisons de 15 000 hectares de hêtres et de chênes. Mais même sans musiciens, rien de tel qu’un joli concert des sens pour ralentir le rythme de notre chrono.

En forêt de Chantilly, vos pas vous feront peut-être croiser la célèbres piste des lions où s’entraînent les chevaux de course au petit matin : quel spectacle ! La romantique forêt d’Ermenonville qui inspira longtemps les rêveries de Jean-Jacques Rousseau et enfin la sérieuse Halatte qui vous parle mythologie et mystère des lieux d’énergie quasi tellurique gardé par dolmens et menhirs. Voilà comment s’instruire tout en respirant à pleins poumons l’air pur, riche en oxygène natif disent les scientifiques. Et puis dans la forêt, dans ce bain de lumière verte qui nous imprègne, il y a aussi des sonorités apaisantes, le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, autant d’ondes positives qui viennent étayer notre équilibre intérieur. Et c’est l’oreille affutée par ces chuchotis que nous allons nous (re)découvrir… Débranchons ! Et branchons-nous forêt… Le bien-être est au bout du chemin forestier.

Respirer sous les horizons larges qui débouchent l’esprit

Parce qu’à la mer, sur une plage immense, nous éprouvons tous un grand sentiment de liberté : pas une construction humaine à des kilomètres à la ronde, les embruns à perte de vue… et des centaines de phoques. Avec 190 km de littoral, les Hauts-de-France offrent des panoramas époustouflants de Dunkerque et les Dunes de Flandres aux vertigineuses falaises de Mers-les-Bains en passant par la Baie de Somme, les Deux-Caps, Le Touquet et la côte d’Opale.

Promenades à volonté, donc, dans des paysages variés (on peut même se promener dans l’eau – en longe-côte !) et le ciel lui-même transforme le tableau à chaque instant. Et si nous allions à Wissant, ce charmant village de pêcheurs niché entre deux caps rocheux face à Albion ? Du Cap Gris-Nez au Blanc-Nez, la balade est venteuse et nous ré-énergise instantanément. Oui, l’air iodé a cette particularité d’être vivifiant et la lumière opalescente de notre bien nommée Côte d’Opale éclaire et fascine à la fois les esprits. Nous voilà donc conquis et envahis d’un sentiment de sérénité et de plénitude qui réchauffe le cœur. Face à la mer nous sommes toujours plus heureux.

Flâner en ville pour s’imprégner de l’esprit des lieux

L’aventure urbaine est aussi salutaire parce qu’elle nous implique davantage. Libres à nous de découvrir un musée, une place, une boutique d’artisan-créateur, un monument prestigieux (ou pas !). S’il y a bien un endroit où l’on peut redécouvrir le plaisir d’être curieux, c’est bien la ville et ses dédales de rues enchevêtrées : il suffit de penser à lever le nez ! Une simple balade pour flairer l’ambiance du lieu, une sculpture en encorbellement, un resto typique fréquenté par les habitués, une halte gourmande au salon de thé ou au bar pour l’apéro-terroir, une incontournable pâtisserie locale qui réjouit nos papilles, tout est susceptible de nous émerveiller et d’ancrer de nouveaux souvenirs.

Mettons à profit ce propos et promenons-nous à Arras où des terrasses accueillantes bordent les deux places de style baroque flamand, les plus célèbres des Hauts-de-France, La Grand’ Place et la Place des Héros. Pignons à volutes, arcades, ritournelle du carillon du beffroi (classé par l’Unesco et Monument préféré des français !), musée des beaux-arts dans une ancienne abbaye (…) et sous nos pas à 12 m de profondeur la carrière Wellington, haut-lieu de la Grande Guerre qui se prête aujourd’hui aux visites immersives qui font littéralement voyager dans le temps. Et à propos de temps : de retour à la surface, prenons le temps de flâner et régalons-nous des spécialités locales, andouillettes, macarons, rats en chocolat, confit de chicon (endives), cœurs d’Arras sans oublier les bières artisanales !

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