L’art dégage une énergie positive. Il est, selon Michel Lejoyeux, à la tête des services de psychiatrie et d’addictologie des hôpitaux Bichat et Maison Blanche, un remède à la déprime et favorise « un bon moral » indissociable d’une bonne santé. Dans son ouvrage « Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore » Michel Lejoyeux prône que la relation à l’art suscite une émotion qui favorise la production de sérotonine, l’hormone de la bonne santé. Il préconise de fixer l’œuvre qui attire votre regard pendant 10 minutes et de vivre cette expérience positive une fois par semaine « afin que le pli émotionnel soit pris ». L’objectif, nous dit-il, est d’arrêter d’être sous la coupe de notre hémisphère majeur, celui du raisonnement et de l’organisation pour laisser de l’espace à l’hémisphère mineur-celui de l’émotion, de l’intuition, du vide et du lâcher prise.
Art et thérapie : les musées comme anti-stress
L’art dégage une énergie positive
Le pouvoir de l’art
Certains peintres, parmi les plus célèbres, accordent à l’art des pouvoirs de thérapie, sinon magiques ! « J’ai fait une grande peinture, un grand espace de jaune et d’orange avec un carré blanc au milieu, le jaune et l’orange très brillants. Et je la lui ai portée et je l’ai mise dans sa chambre et je lui ai dit : je t’en prie, regarde ce tableau tous les jours et médite sur la couleur. Et son état s’est merveilleusement amélioré », racontait Sam Francis.
De l’autre côté de l’Atlantique, au Canada, la visite au musée se prescrit même sur ordonnance pour des séances de contemplation. La beauté, l’esthétique correspondraient bel et bien à un besoin physiologique. Pour Nicole Parent, Directrice Générale des médecins Francophones du Canada : « Contempler une œuvre ou s’immerger dans une activité créatrice interpelle les mêmes éléments qui agissent sur les fonctions cognitives, le bien-être, le stress, l’anxiété… C’est à ce niveau-là que les bienfaits ont été démontrés».
Booster sa mémoire et sa concentration avec l'art
L’observation d’une œuvre a plusieurs vertus : révéler des détails qui, habituellement vous échappent, booster sa mémoire, développer sa concentration et créer des liens. Essayez !
l’Ofcom, autorité britannique de régulation des télécommunications, constate que « l’art perdu de la concentration dans un monde de distractions numériques ». Cet organisme affirme que chaque détenteur de smartphone vérifie son téléphone toutes les 12 minutes en moyenne et, en tire la conclusion que « si nous restons toujours connectés, nous ne finirons par exister qu’en état d’alerte constant ».
Stop au zapping ! Stop aux écrans ! Faites-vous violence, ne consultez pas votre smartphone et apprenez à regarder pour faire émerger en vous l’émotion à la vue d’un coucher de soleil, d’un bouquet de fleurs ou d’une scène de la vie quotidienne. Au-delà d’être une thérapie, l’art est un révélateur des grands moments de l’Histoire et aussi des choses plus simples de la vie courante auxquelles nous ne prêtons plus attention.
« Quand on commence à observer avec attention, on remarque des choses que l’on n’avait jamais vues auparavant. On s’ouvre l’esprit, on libère ses pensées. C’est une expérience agréable. Pratiquée en groupe, c’est encore mieux. Mais on peut le faire seul, assis sur un banc », déclare Claire Bown, conservatrice et marchande d’art à Londres.
Créer du lien ? L’art toujours !
C’est l’objectif des Ateliers du Regard, créés en 2011, par Stéphane Coviaux, spécialiste de la Renaissance italienne qui propose aux entreprises une approche collective de l’art. Ce guide très particulier invite à s’arrêter devant une œuvre pendant 3 minutes et, ensuite, à partager avec le groupe les impressions et analyses de chacun. « Lors d’un atelier, on vit vraiment sa relation à l’œuvre. Face à elle, se crée une transmission d’expérience, plus qu’une transmission de connaissances. Et c’est très important », souligne l’historien. « Pour les collaborateurs d’une entreprise, c’est une façon de prendre le temps de la réflexion, cela permet de travailler sur des thématiques diverses comme l’attention, l’empowerment ou encore l’intelligence collective ».